Scope note

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Cette classe comprend des ensembles de phénomènes cohérents ou de manifestations culturelles se produisant dans l'espace et dans le temps.

C'est la cohérence sociale ou physique de [n.d.t. cet ensemble de] phénomènes qui établit l'identité d'une instance de E4_Période, et non son étendue spatio-temporelle. Cette dernière n'est que le « terreau » ou l'espace dans lequel, au sens physique abstrait, le processus de croissance, de déploiement ou de retrait [n.d.t. du phénomène qu'encapsule la E4_Période] a lieu. Plusieurs périodes peuvent donc se chevaucher et cœxister dans le temps et dans l'espace, par exemple lorsqu'une culture nomade existe dans le même espace et en même temps qu'une culture sédentaire. Cela implique que les droits d'utilisation relatifs à des terres qui se chevauchent – une situation fréquente chez les Premières Nations – équivalent à des périodes se chevauchant elles aussi.

Cette classe est fréquemment utilisée pour décrire des périodes préhistoriques ou historiques comme la « période néolithique », la « dynastie Ming » ou « l'ère McCarthy », mais aussi pour des éléments géopolitiques et des activités d'occupation considérés comme des cas spéciaux de E4_Période.

[n.d.t. L'utilisation de cette classe pour décrire des phénomènes précis] n'implique pas de postulats quant à l'échelle des phénomènes en question : tous les évènements sont considérés comme des processus synthétiques composés de phénomènes cohérents [n.d.t. c.-à-d. des phénomènes qui peuvent raisonnablement être perçus comme dotés d'une complétude interne]. Ainsi, E4_Période est une super-classe de E5_Évènement. Par exemple, une naissance ayant eu lieu dans un milieu clinique moderne – une instance de E67_Naissance – peut être considérée à la fois comme un évènement unique (c.-à-d. une instance de E5_Évènement) et comme une période étendue (c.-à-d. une instance de E4_Période) qui consiste en de multiples processus physiques et activités complémentaires accomplies par diverses instances de E39_Actant.

L'étendue spatio-temporelle d'une instance de E4_Période dans le CIDOC CRM correspond aux trajectoires des choses physiques lorsqu'elles participent à une instance de E4_Période. Cela inclut les espaces ouverts par l'intermédiaire desquels les choses ont ou auraient pu interagir au cours de la période ou de l'évènement, et ce, d'une manière cohérente avec [n.d.t. les principes qui définissent] le type de cette période ou de cet évènement. Un exemple de tels espaces serait l'air présent dans une salle de réunion et qui transmet les voix des participants.

Ces phénomènes étant de nature floue, leur étendue spatio-temporelle est [n.d.t. de facto] considérée comme continue, à l'exception de phénomènes se déployant sur plusieurs îles ou territoires distincts, ce qui inclut des éléments géopolitiques distribués sur des territoires distincts tels que des îles ou des colonies. Le fait de considérer les trajectoires nécessaires au voyage des participants entre de tels territoires comme des étendues spatio-temporelles en elles-mêmes doit être déterminé au cas par cas en se fondant sur une analyse concrète qui prend en compte, notamment, l'usage de la mer à d'autres fins que la pêche. L'idée que les activités de gouvernance de territoires atomisés impliquent aussi des déplacements dans les espaces qui les lient de manière que ces territoires demeurent, en quelque sorte, connectés pourrait en outre être défendue. Il semble néanmoins contre-intuitif de considérer des itinéraires servant au transport dans des eaux internationales comme des extensions [n.d.t. légitimes] d'éléments géopolitiques.

Une instance de E4_Période peut donc occuper de nombreux volumes spatio-temporels disjoints tant qu'il n'y a pas de discontinuité dans l'intervalle temporel couvert par ces mêmes volumes spatio-temporels. Cela signifie qu'une instance de E4_Période doit être continue dans le temps : si une E4_Période est terminée dans tous les espaces [n.d.t. qu'elle convoque], elle est terminée définitivement en tant que tout. Cela n'empêche cependant pas qu'une E4_Période soit terminée dans un espace avant de l'être dans un autre (comme ce fut le cas de la migration polynésienne), et que cette même E4_Période perdure aussi longtemps qu'elle s'incarne dans au moins un espace.

Le CIDOC CRM définit E4_Période comme une sous-classe de E2_Entité_temporelle ainsi que de E92_Volume_spatio-temporel – considéré comme un volume spatio-temporel tel que défini dans CIDOC CRMgeo (Dœrr et Hiebel, 2013). Du fait de cet héritage multiple, l'étendue physique d'une instance de E4_Période peut être discutée sans la représenter à chaque fois avec une instance de son volume spatio-temporel. Ce modèle [n.d.t. le CIDOC CRM] comprend deux types de choses bien différentes : une instance de E4_Période est un phénomène alors qu'une instance de E92_Volume_spatio-temporel est une agrégation de points dans un espace-temps. Cependant, la réelle étendue spatio-temporelle d'une instance de E4_Période est considérée comme unique en raison du flou et des nombreux détails qui la caractérisent; l'identité et l'existence de cette étendue spatio-temporelle se reposent donc uniquement sur l'identité de l'instance de E4_Période. Cet héritage multiple est donc effectif, dénué d'ambiguïté et correspond aux intuitions du langage naturel [n.d.t. c.-à-d. que, au quotidien, il n'est généralement pas question du volume spatio-temporel aux fins de simplification et de compréhension intuitive du monde; d'encapsuler E92_Volume_spatio-temporel dans E4_Période se rapproche de l'utilisation courante de ces concepts et en simplifie de ce fait l'utilisation].

Un usage typique de cette classe dans le milieu patrimonial est celui de la documentation des périodes culturelles et artistiques. Le style artistique peut être conceptualisé de deux manières : selon un contexte historique ou selon des caractéristiques physiques. Par exemple, « l'Impressionnisme » peut être vu comme une période de la sphère d'influence européenne s'étendant approximativement de 1870 à 1905 durant laquelle des peintures ayant des caractéristiques spécifiques ont été produites par des artistes tels que Monet, Renoir, Pissarro, Sisley et Degas. Mais l'impressionnisme peut être considéré aussi comme un style désignant toute peinture qui partage les caractéristiques des œuvres produites par les peintres impressionnistes, indépendamment de tout contexte historique. La première interprétation [n.d.t. selon un contexte historique] est une instance de E4_Période alors que la seconde [n.d.t. selon des caractéristiques physiques] définit une catégorie morphologique d'objet qui relève de la classe E55_Type.

Un élément géopolitique en tant que cas spécial d'une instance de E4_Période est un ensemble d'activités et de phénomènes concernant une revendication du pouvoir, des conséquences de l'appartenance à une région juridique et un système administratif établissant un élément géopolitique. Des exemples modernes d'éléments géopolitiques étant des instances possibles de E4_Période sont des pays ou des régions administratives de pays tels que des districts, dont les structures et les actions définissent des activités et des phénomènes sur le territoire dont la gouvernance leur revient. Les frontières d'éléments géopolitiques sont souvent définies par des ententes contractuelles ou des traités qui peuvent néanmoins différer de l'usage réel qui est fait du territoire. Les propriétés spatio-temporelles d'éléments géopolitiques peuvent être modélisées grâce aux propriétés héritées de E92_Volume_spatio-temporel.

Un autre cas spécial d'une instance de E4_Période est l'étendue réelle d'un ensemble d'activités et de phénomènes telle qu'elle est avérée par des traces physiques caractérisant l'occupation [n.d.t. sur un territoire], comme dans le cas de la période où la ville de Ninive était peuplée.

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